Je pense donc j’écris

Lectrice, lecteur,

Vous entrez ici dans ma pensée ! Enfin, dans une partie seulement…

C’est l’avantage de l’Internet : de nouveaux liens sont possibles entre les cerveaux humains. « Possibles », c’est différent de « obligatoires », et c’est ce qui me plait. De ce potentiel incroyable sortira nécessairement de bonnes choses (comme le logiciel libre, par exemple).

J’espère que vous aurez autant de plaisir à lire que j’en ai eu moi-même à écrire. C’est vrai, j’aime bien ce que j’écris. Parce que je comprends tout : je ne fais pas de contre-sens ni d’interprétation décalée, chaque mot ayant exactement à la lecture le sens que j’entendais lui donner à l’écriture…

Plus sérieusement, connaissant les problèmes de la communication, c’est à dire essentiellement la distorsion du sens entre émetteur(s) et récepteur(s), je préfère − de loin ! − utiliser l’écrit : c’est plus précis et plus responsabilisant que l’oral (les écrits restent… celui qui écrit engage sa parole).

D’ailleurs, pour rester dans la notion de responsabilité, je ne suis pas très fan des pseudos sur Internet. Je trouve que quand on a quelque chose à dire, c’est mieux de le dire ouvertement. Mais ce n’est qu’un avis personnel…

Ce que je veux faire, c’est mettre en mots ce que j’ai appris, et ce que j’ai fait de cet apprentissage. Cela m’a mené vers des réflexions plus ou moins pertinentes. À vous de juger.

On me gratifie volontiers de l’étiquette de rebelle. Encore faut-il s’entendre sur ce mot. Si c’est ne pas vouloir faire bêtement ce qu’on me demande de faire, en particulier si un peu de réflexion m’a fait comprendre que c’est illogique et/ou que cela va à l’encontre du bien général, alors oui, je suis un rebelle. Vous verrez plus loin que les sujets ne manquent pas (publication scientifique, arrêt cardiaque, certificat médical, vaccination H1N1, etc.)

Sous forme de boutade, je disais à un de mes amis que le problème, c’est que j’ai toujours raison lorsque je soulève ces questions sérieuses… Et je lui ai expliqué pourquoi c’était évident : parce que je n’ai jamais pris position dans mon intérêt personnel, mais toujours dans l’intérêt général. C’est plus difficile de se tromper. Enfin, à mon avis…

Et quand je dis que ce n’était jamais dans mon intérêt personnel, je peux argumenter par le nombre de fois où je me suis retrouvé aux portes du service, dos à un patron qui avait déjà armé son coup de pied pour me jeter dehors… Je dois d’être encore là au soutien du personnel, et en partie aussi, je crois, à l’intérêt de ce que je racontais (dans le fond).

L’écrit sert-il à quelque chose ? On peut se poser la question. Personnellement, je ne sais pas quoi en penser. Il m’est arrivé de décider de ne plus écrire tant cela me semblait vain. Et puis parfois, curieusement, il semblait y avoir un écho à mes propos. Je n’ai jamais compris la logique qu’il y avait là dedans : parfois j’étais sûr qu’un texte allait avoir un impact et rien ne se passait ; parfois j’étais sûr qu’il ne se passerait rien, et impact il y avait…

L’objet de ce site n’est pas d’essayer de changer les choses en interpellant la hiérarchie, comme je l’ai souvent fait, mais juste de partager mon point de vue sur ce qui me semble poser problème. Il y est beaucoup question de médecine, bien sûr, puisque c’est un de mes principaux « terrains de jeux ».

Pourtant, si je devais me définir, je dirais que je me sens plus proche du philosophe que du médecin. Un peu comme si l’intérêt général m’importait plus que l’intérêt du particulier (l’idéal étant, évidemment, qu’ils se rejoignent). Du philosophe au sens ancien du terme, bien sûr, c’est à dire de celui qui pratique, non de celui qui ne fait que discourir sans appliquer ce qu’il pense être bien.

Parmi les courants philosophiques, j’ai clairement une préférence pour celui des utilitaristes : choisir ce qui est utile pour « le plus grand bonheur pour le plus grand nombre ». Ce qui rejoint, à mon sens, le courant hédoniste (choisir le plaisir raisonnable), puisque je considère que je tire mon propre plaisir du plaisir des autres. Pour être plus clair : voir des gens heureux me rend heureux. C’est curieux, dans ce monde « moderne », n’est-ce pas ?

9 Responses to Je pense donc j’écris

  1. JEANMAIRE Yves says:

    Je vais tenter de suivre ces écrits avec plaisir , car j’ ai les mêmes sentiments , peut-être moins « tristes » que ceux de la lettre que j’ ai lue ce soir ( en PJ d’un autre Blog) car j’ ai le réconfort ( en dehors de mon épouse ça va de soi ) , de mes chiens , qui eux me font confiance et leur rend cette même confiance . C’ est sans calcul , sans rien , juste de l’ amour et du respect , même si parfois cela me fend le coeur de sévir pour asseoir ma position de dominant dans « ma meute » . Je crois que la confiance existe encore entre humains , entre médecin et patient aussi , à condition de s’adonner à la compassion vraie , dans le sens bouddhiste du terme .
    Bonne continuation , et au plaisir de lire ces écrits  » venus de l’ intérieur » (cf Marie Madeleine Davy « l’homme intérieur » .

  2. pierrot says:

    effectivement cela te correspond plutot bien… mais à l’heure actuelle, le courant hedoniste comme tu le vis peut aussi s’appliquer çà soi même!!! un peu plus egoiste mais egalement hedoniste non?

    • Marc Accadia says:

      Heu… Scuse mon Pierrot, mais peut-être qu’il y a 2 ou 3 mots qui ne sont pas à leur place, parce que j’ai beau relire , je ne comprends pas le sens précis de la question.
      Je ne sais pas si cela répondra quand même, mais je peux déjà te dire que l’égoïsme n’est pas vraiment le truc des hédonistes. Je voulais te citer Chamfort : « Jouis et fais jouir, sans faire de mal ni à toi ni à personne, voilà toute morale. » Je crois qu’il est difficile de mieux expliquer l’hédonisme. Il n’y est question ni d’attentions uniquement personnelles ni d’excès, suivant en cela l’enseignement d’Épicure qui proposait une arithmétique des plaisirs : il faut toujours faire ce calcul simple qui consiste, par exemple, à éviter un plaisir immédiat s’il risque de causer un déplaisir plus grand. D’où mon raccourci de « plaisirs raisonnables » en parlant de l’hédonisme.
      Cela dit, il n’est pas question non plus de ne pas s’occuper de soi-même, mais je ne crois pas que ce soit de l’égoïsme pour autant, car il ne s’agit pas de ne s’occuper (ou ne se préoccuper) QUE de soi.
      A bientôt mon cher Pierrot.

  3. jullian says:

    Tu es un véritable humaniste, pour le reste est-ce que le libre arbitre n’est pas une chimère ?

    • Marc Accadia says:

      Bien… Merci pour la question, mon cher Philippe… (Je me demande si j’ai bien fait d’ouvrir ce blog, moi…)
      Mais bon, je ne vais pas me dégonfler, je vais y répondre à ta question. Et même, je vais le faire en ouvrant une nouvelle rubrique de lettres ouvertes. Je commencerai donc par la Lettre à Philippe Jullian en réponse à sa question.
      Laisse-moi juste un peu de temps pour l’écrire.
      A bientôt, donc.

  4. C’est une très bonne nouvelle un médecin philosophe, on en manque en ce moment.
    Je me voudrais aussi philosophe mes mes poste deviennent trop lapidaires, feignantise ou faute à la vie de famille.
    Continuez bien!

  5. Demarche Monique says:

    Bonjour,
    Enfin un blog dans lequel on souhaiterait pouvoir intervenir ! La première lettre que j’ai lue avec beaucoup d’intérêt ne me permet, hélas, pas de cerner ce que je pourrais dire ou contredire…Et pourtant vous avez aiguisé ma curiosité par le ton direct et sincère avec lequel vous vous exprimez. J’attends encore un peu plus de matière et je tiens en réserve beaucoup d’interrogations. Médecine, philosophie, conseils de vie ou de soins … ou tout cela à la fois ? A bientôt !

  6. flo says:

    Et bien il fallait le rouvrir ce site tu vois
    moi j’ai gardé excuses moi pour la source!!!  » aimes et fais ce que tu veux  » aie aie c’est de st augustin
    moi j’adore et ça me suffit
    biz

  7. Chris (Perou) says:

    un grand merci pour ce « Secourisme pour les nuls » particulièrement instructif !!!