« [...] Avant d’entrer dans le vif du sujet, j’aimerais vous faire part de ma philosophie. Cela va certainement vous paraître un peu chiant, mais me paraît indispensable pour que vous compreniez un peu ce que je veux dire. En effet, aux bonds que certains d’entre vous font en lisant ce qui me paraît être simplement du bons sens et de la dignité, j’en déduis que vous n’avez pas tous les éléments pour interpréter mon point de vue.
Pour commencer, parlons du sens de la vie. Cela ne vous aura pas échappé, la vie n’a aucun sens. Il suffit pour cela de faire fonctionner ses petits neurones et savoir changer d’échelle. Par exemple, à l’échelle de l’univers (rapidement, environ 100 milliards de galaxies dont chacune est constituée de d’environ 100 milliards d’étoiles, dont la plus proche de notre système solaire se trouve à 4,3 années lumière) il faudrait être vraiment très con pour penser que l’humanité a un sens. Au mieux, j’appellerais cela une curiosité. A l’échelle du temps, les physiciens nous apprennent que le temps de l’humanité est quasi négligeable, et le passage de l’Homme ne sera au mieux qu’un mauvais souvenir — car non seulement il fait preuve d’une « aptitude exceptionnelle pour l’autodestruction » (Ernst Mayr), mais il est même capable de détruire son environnement, ce qui ne laissera peut-être même pas la possibilité à d’autres manifestations de la Vie sur Terre, peut-être même pas de Terre (car nous en avons même le pouvoir…).
Si vous avez une idée du sens de la vie, je suis preneur (à condition de ne pas me resservir la mauvaise soupe de la foi en Dieu — j’en ai fait une indigestion pendant ma jeunesse).
Alors, si la vie n’a aucun sens, autant disparaître, non ? Eh bien pas d’accord, messieurs, car si la vie en général n’a aucun sens, rien n’empêche de donner un sens à sa vie en particulier. Ce n’est pas nouveau, depuis des millénaires les hommes essaient de donner un sens à leur vie, ce qui a donné des courants philosophiques dont nous nous éloignons : la philosophie était alors un art de vivre, pas seulement un art de discourir. Celui qui me plait particulièrement est le courant hédoniste qui considère qu’il faut rechercher le plaisir pour soi ET pour autrui (lire à ce sujet Michel Onfray).
J’ajouterais pour en terminer avec ma philosophie, que je considère comme une chance d’être régulièrement en contact direct avec la mort, par notre métier. Cela me remet à ma place, et surtout remet en place mes idées : qu’est-ce qui est important AU FOND ? N’a-t-on pas mieux à faire dans la vie que de faire du tort à autrui ?
En résumé, cette vie qui n’a aucun sens on peut la rendre bonne pour soi et pour son entourage, à condition de ne pas perdre de vu l’essentiel : nous sommes mortels et à durée de vie inconnue. [...]
PS : Désolé pour les récurrences exagérées du mot dignité ; ce n’est pas psychiatrique (enfin, j’espère…) mais c’est un caractère qui définit bien l’humain tel que je l’entends.
PPS : Juste une dernière question qui me travaille mais n’attend pas de réponse : « quel est l’intérêt de communiquer si on n’est pas sincère ? »
Bonjour Marc
Je suis tombé sur votre blog grâce à CMedBlog sur twitter (comme quoi ça peut servir).
J’aime bien votre analyse sur le sens de la vie et la place de l’humanité dans l’univers ( ça relativise notre folie des grandeurs).
Contrairement à vous, c’est ce mystère improbable de l’existence de la vie sur cette planète terre, perdue dans l’univers qui me fait penser que la vie n’est pas un hasard et qu’il y autre chose de transcendant à l’homme. C’est aussi l’incroyable complexité et ingéniosité de la physiologie des êtres vivant que me font penser cela. Après , nous restons libre de détruire et de nous auto détruire et aussi de faire du bien pour nous et autour de nous. C’est la liberté des êtres aimés.
Voila c’est mon petit point de vue je voulais vous le partager.
bonjour! j’aime bien ici …
avez vous un compte TW pour vous citer en relayant certains de vos billets
Pas vraiment… voir Vive Twitter !. Courriels et blog me suffisent…