Anniv’

Cher JM

Sache que je ne fais jamais de compliment surdimensionné, pour 2 raisons : la première est que je n’ai pas de temps à perdre, et la seconde est qu’il est toujours préférable de dire ce que l’on pense. Et même si on a l’impression que souvent il est plus simple de rester consensuel, il faut raisonner à long terme. Je t’explique, par l’exemple. On m’a invité à un « anniv » (ça veut dire anniversaire) : au lieu de trouver une excuse à la con, j’ai dit que moi, les « anniv » (ça veut dire anniversaire), j’en ai rien à foutre, et voir tout le monde et personne à ces grandes bringues (j’ai peut-être ajouté « à la con », mais c’est pas sûr, j’ai peut-être été délicat cette fois-là…) c’est, pour moi, une perte de temps (et encore, on ne parle pas des beuveries — dont tu sais à quel point elles me consternent — ni du « trémoussage » (je préfère, c’est encore plus moche que « trémoussement ») hystérique qui ne distingue pas les sexes comme le nom parait l’indiquer — hystérique : réservé aux détentrices de matrice…).

Revenons à notre donzelle un peu suffoquée par un point de vue aussi curieux sur l’anniv (un truc super important, comme chacun sait) : elle reprend un peu ses esprits et va diffuser cette information bouleversante. Et c’est là que la grâce vient se poser sur moi : tout le monde est alors au courant de la chose étrange, et les éventuelles conversations du même type s’évanouissent quasiment instantanément : « Je fête mon anniv (tu te rappelles ce que ça veut dire…), mais je ne te propose pas parce que je sais ce que tu en penses… ». Je réponds, en général, «  C’est très bien !  », et je pense : Dieu soit loué ! (même s’il n’existe pas… note que je veux bien discuter sur le sujet, mais au minimum on peut dire que même s’il existe, il ne doit pas bien se rendre compte)

Je ne veux pas insister avec les exemples, mais un jour, j’ai dit que je ne participe, et ne participerai, plus à la mascarade du mariage. Même pour tes enfants ? (avec un petit sourire, comme quand on a trouvé LA faille…). Surtout pour mes propres enfants, sans plaisanter ! (le sourire d’en face se crispe, là…). C’est normal, quand on a une conviction on la respecte, et ce faisant, on se respecte soi-même. Eh bien, ça a payé de la même manière que plus haut : pas la peine de l’inviter… Et qui c’est-y qui a la paix royale ? C’est bibi ! Je te dis, ça paye pour un effort assez minime (je me demande même si ce n’est pas un petit plaisir, au fond, de bousculer les certitudes, les choses établies, et de voir ces mines décomposées qui te font face… Je suis sûr que tu me comprends parfaitement… fais pas celui qui voit pas, s’il te plait…), et à long terme.

Finalement, le premier degré dans l’échelle de la vie « cool », c’est déjà de savoir ce que tu ne veux pas (et c’est déjà pas rien !). Après, si tu as de la chance (je vois pas quel autre mot utiliser), tu arrives à savoir ce que tu veux ! [...]

Bon, s’il te reste encore un peu d’espoir, je vais t’en débarrasser tout de suite : Tu dis que l’altitude de la montagne te fait du bien, mais j’en connais un, qui n’était pas la moitié d’un con puisqu’il s’agit de Laborit lui-même, qui disait que l’environnement de l’Homme ce n’est pas l’espace vert, mais ses semblables.

Qui c’est qu’est pas sorti de la merde ? C’est nous !