Je simplifie…

C’est vrai que j’aime bien simplifier. Ça me fait gagner du temps…

L’objectif de l’État n’est pas le bien-être du citoyen. (Je sais, je commence fort !) C’est seulement d’avoir l’air d’avoir des comptes permettant de maintenir le pays à flot… surtout sans déranger les riches. Oui, ceux qui financent les campagnes électorales et qui attendent le renvoi d’ascenseur (retour sur investissement largement bénéficiaire, plus ou moins légion d’honneur − une petite pensée pour servier…).

On ne peut rien contre l’arithmétique : si ce ne sont pas les riches qui paient, ce sont les autres… J’essayais d’expliquer le problème des impôts à un collègue qui profite largement des niches fiscales, au point de ne pas payer d’impôts (ou presque) : même si ce n’est pas par respect pour ses semblables qu’il faut participer (enfin si, ça devrait être pour ça, mais ce n’est même pas la peine de tenir un tel discours quand les gens sont « accro » à l’argent), ça peut être au moins par égoïsme : pour maintenir la paix sociale. Parce que ce sont ceux qui possèdent qui risquent de perdre. Les autres n’ont rien à perdre, au sens propre. J’imagine que quand on a trop peu, ça doit être un peu insupportable de voir des gens qui ont beaucoup trop.
J’ai déjà cité ailleurs cette phrase que je reprends à mon compte : Ce n’est pas qu’il y ait des riches qui me dérange, c’est qu’il y ait des pauvres !

Que l’individu soit happé par le système, c’est une évidence : le système donne toutes les règles et les transmet par l’éducation qui n’est qu’un formatage de cerveaux humains. Ce système est un peu différent selon l’endroit sur la planète, mais on peut dire que globalement, c’est le libéralisme qui domine. Donc ce sont les idées libérales qui sont la règle. Le système libéral est un système efficace parce que très simple. La règle, c’est qu’il n’y a pas de règle. Tout est permis (voir Bhopal). Le but : être toujours plus riche. Le truc pour y arriver, c’est de faire en sorte que ce but soit intériorisé et recherché par le maximum de gens. C’est le même principe que la loterie : beaucoup participent, mais très peu gagnent. Une grosse loterie, mais truquée.

Il ne faut pas se tromper dans l’analyse du problème : l’État ne fait pas le système. C’est le système qui fait l’État. Il suffit d’être logique pour le constater : comment un État peut-il aller contre ses intérêts (remboursement de médicaments inefficaces − et même dangereux −, par exemple) ? Il n’y a pas d’autre explication, à mes yeux, que la corruption (la bêtise ne peut même pas être une hypothèse !).

Ce qui nous amène à un concept que je simplifie aussi, concept qui tourmente beaucoup trop de monde : la théorie du complot.

Moi, cela ne me tourmente pas : la théorie du complot n’existe pas ! La théorie… Parce que le complot, lui, existe, c’est sûr. Ce n’est donc pas une théorie, c’est un fait. D’après le Larousse, le complot est un « dessein concerté secrètement entre plusieurs personnes et dirigé contre un individu, une institution, un gouvernement, un régime. » Autrement dit − c’est en tout cas mon interprétation −, chaque fois que quelques uns œuvrent en toute discrétion (de moins en moins nécessaire, d’ailleurs, la discrétion) dans un intérêt particulier, c’est à dire autre que l’intérêt général, il y a complot. Copinage, magouille, lobbying… n’est-ce pas là l’essentiel de l’activité humaine ?

Quand je vous dis que j’aime bien simplifier…

Trop ? Ah oui ? Alors comment expliquer qu’un scandale aussi édifiant et révoltant que celui du Médiator® ne soit pas suivi de mesures dignes de ce nom ? Par négligence ou incompétence peut-être ? Si l’État se souciait de l’intérêt général, ça se saurait !

Restons sur cet exemple. La justice nous a montré son fonctionnement : voir quand le blanc devient noir. Qui peut accepter qu’un criminel patenté se ballade tranquillement grâce à un vice de procédure ? Ben… Nous. Il n’est pas nécessaire d’être un as de la loi pour comprendre ce qui se passe. Il suffit d’utiliser une grille de lecture. Moi je trouve que celle de Laborit fonctionne plutôt bien (désolé de le citer si souvent, mais il a quand même bien débroussaillé la piste). Il nous dit que les lois sont faites par les dominants, pour les dominants ! Tiens donc !…
Examinons notre exemple : nous sommes tous égaux en droits, c’est inscrit dans le premier article de la Déclaration universelle des droits de l’homme (lisez-le, il est amusant : il y est question aussi de dignité − regardez donc l’excellent documentaire Le peuple des ordures, et on en reparle −, de raison et de fraternité…). Mais, un criminel riche peut se payer une armée d’avocats très doués qui vont ne chercher qu’une seule chose : le vice de forme. Et le vice de forme serait là pour protéger l’individu ? Moi je crois au contraire que c’est un moyen extrêmement efficace pour se sortir de n’importe quelle situation (comme, pour rester dans notre exemple, provoquer quelques centaines de décès en toute connaissance de cause, et ne pas être inquiété) car il suffit d’en avoir les moyens. Je pense même que chercher le vice de forme c’est une manière de révéler sa culpabilité… parce que l’analyse des faits devrait suffire pour disculper, en toute logique… Non ? Donc tous égaux devant la loi, c’est cela… C’est vrai qu’il est bien loin le temps où La Fontaine terminait sa fable Les animaux malades de la peste par : « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »

Il y a eu récemment sur un forum que je fréquente assez régulièrement un échange sur le thème : faut-il boycotter les produits servier (toujours sans majuscule) ? J’ai quand même noté parmi les avis, que certains, parfaitement conditionnés (sur cette question, je précise), se sont dressés en défenseur de la Justice à laquelle il ne faudrait pas se substituer. Personnellement, je pense qu’il faut respecter ce qui est respectable. Une telle justice qui aboutit à un tel résultat est, à mon avis, au minimum inutile… mais j’irais volontiers jusqu’à dire qu’elle est dangereuse pour le citoyen. Donc, bien sûr, boycottez servier si vous pensez que c’est juste, parce qu’il me semble que la justice officielle a gardé des mauvaises habitudes du XVIIe siècle.

Bref, il n’y aura pas d’après Médiator® comme il n’y pas eu d’après Vioxx®. De même, il n’y aura pas d’après Fukushima, comme il n’y a pas eu d’après Tchernobyl. Pourquoi ? Je vais vous le dire en simplifiant : pas assez de dégâts ! C’est trop insignifiant pour faire changer de mode de pensée. Attendons quelque chose de plus dévastateur…
Sommes-nous, nous les humains, particulièrement immatures ou complètement débiles… ou bien sont-ce des intérêts privés qui nous « guident » ?

Complot ou pas ? Si, quand même, un peu, me semble-t-il…

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One Response to Je simplifie…

  1. Marc G says:

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